Mai/Juin

Samedi 4 mai
Les quinze jours de campagne anti Le Pen se sont achevés. Dimanche, Chirac devait se voir confier un nouveau mandat pour le premier quinquennat de la Ve. Curieuse atmosphère d’un consensus horrifié par ce challenger gagnant pour le deuxième tour. Certes, un Le Pen à l’Elysée mettrait la France au ban de l’Europe, voire du monde, mais sa fonction d’aiguillon de la vie politique me semble salutaire. La cohabitation a en tout cas démontré qu’elle était viable sur le plan institutionnel, mais dangereuse politiquement : les extrêmes trouvent alors toute leur légitimité pour contraster avec l’indifférencié à la tête des pouvoirs exécutif et légis­latif.

Quant aux manifestations anti Le Pen, elle me semble une quasi contestation du système démocratique lorsqu’il ne répond pas au sens attendu par certaines populations. La haine ne vient pas que d’un côté.
Pas les mêmes idées politiques avec ma BB mais, peu importe, notre lien se pérennise. Hier, pétillante soirée avec le couple Eddy et Bonny : l’amitié se confirme.

[Courriel à Laurence H.]
Mercredi 15 mai, 10h24
Objet : Important
Chère Madame,
Je vous ai appelé ce matin, mais vous n'étiez pas disponible, et cette après-midi je ne pourrai pas vous téléphoner.
Après quelques semaines de réflexion, je suis au regret de mettre un terme à mes interventions en culture générale auprès des pharmacie et des Grange Blanche de Galien. Je souhaite relancer ma thèse de lettres et je dois consacrer mon été à la lecture de l’œuvre de l'auteur étudié. Je ne pourrai cumuler cette tâche avec l'étude des œuvres au programme des étudiants.
J'ai été très heureux de ces quelques années de collaboration. Transmettez mon meilleur souvenir à Monsieur G. (Je reste en revanche disponible pour d'éventuelles interventions dans la section Comenius-CRPE.)
Avec mes sentiments attentifs.

Mardi 21 mai
Vu quelques passages de l’émission Ça me révolte qui dénonce les criminels de la route. A vous dégoûter définitivement de la nature humaine… Des porcs décervelés et lardés d’impunité : voilà la mutation qui s’opère chez les lambdas qui prennent le volant. Pour tout individu qui occasionne la mort ou des blessures irrémédiables, il faudrait deux mesures simples : la traduction devant une cour d’assise, et non la correctionnelle (il s’agit d’un crime et non d’un délit) et surtout l’annulation définitive du permis avec l’impossibilité de le repasser. Il faut mettre ces criminels hors d’état de nuire : et il y en a quelques dizaines de milliers en France. Evidemment, pas un politique n’aura le courage de prendre ces dispositions. On fait du sécuritaire pour rassurer les braves gens (et sans doute à juste titre), mais les dix mille morts par an sur les routes ne méritent pas un grand coup de latte dans le lobby automobile. Ça me fait gerber !
Il y a quelques jours, rêve (cauchemar ?) que les gens du Nord reprenaient contact pour un nouvel enrôlement professionnel avec toutes les angoisses adjacentes. 
Aucune envie de les revoir. La mort de Heïm changera peut-être la donne, mais je crois ne plus rien avoir à leur apporter, et réciproquement.


Encouragement d’Elo par texto en fin d’après-midi. Elle passe ses examens cette semaine. Son copain Jérôme aurait été agressé dans le métro, mais je n’en sais pas plus.
J’ai sans doute trouvé (grâce à un contact fourni par Judith L., collègue de Forpro) mon directeur de thèse pour mon projet d’étude sur Léautaud. Ma plongée dans la suite du Journal littéraire prend un rythme de croisière : le XIVe volume bien entamé. La période de la Seconde Guerre mondiale révèle un Léautaud loin du monolithisme collaborateur ou résistant. L’ensemble de ses analyses, de ses jugements à l’emporte-pièce et de ses humeurs forment un tableau au clair-obscur où seule compte son indépendance d’esprit.
Ce soir, en cherchant un bouquin pédagogique, je vois les gros volumes de la collection Bouquin sur le Journal de Jules Renard, les trois tomes de celui des Goncourt… Si j’y ajoute ceux de Galtier Boissière (que je ne possède pas), de Charles Juliet (prêté – le vol. I – par Marie-Pierre C.) et de Jacques d’Arribehaude… je ne suis pas prêt à me mettre à la lecture de romans !
Bientôt une heure du matin et il faut que je provoque mon sommeil réfractaire…
Si je pouvais être plus régulier pour la tenue de ces pages…
Oublié d’indiquer ma décision de ne pas reconduire ma collaboration avec l’Institut Galien. Consacrer mon été à lire les ouvrages des médecines et des pharmacies, au lieu de m’immerger dans Léautaud, ne me semblait pas sage. Je compenserai la perte financière par quelques cours particuliers qu’Acadomia m’aura dénichés.
Les services secrets américains soulignent qu’une nouvelle vague d’attentats islamistes menace. L’opération américaine de démantèlement des réseaux concernés n’intéresse plus nos médias car elle s’inscrit dans la durée et non dans le spectaculaire éphémère. Un été explosif aurait lui, sans aucun doute, plus d’échos.
Entre mon esprit vagabond et la feuille de papier, si irrégulièrement noircie, une déperdition majeure. Combien de réflexions, de sentiments, d’impressions passés à la trappe par fainéantise littéraire ? Pas cela qui entamera l’anonymat qui s’amplifie les années passant.

Mercredi 23 mai
Hier soir, appel d’Elo (en pleine semaine d’examens pour sa première année d’iut). Elle me confie les tenants de son nouvel embryon d’histoire sentimentale. Une amie de plus en plus chère que cette Elo. Emouvant de se rappeler la première entrevue lorsque le bus nous a mené ensemble vers Saint-Cyr, sans que nous nous connaissions, pour le premier cours de français à donner. Ce suivi humain enthousiasme l’âme.

Samedi 26 mai
A Parmain pour la fête des mères, après une après-midi intense en défoulements physiques. Entre tennis et ping-pong, le corps s’est échauffé à point.

Jeudi 30 mai, 1h50
Appris la mort du journaliste non voyant Julien Prunet (?), à 29 ans, qui tenait une chronique quotidienne sur France Info. Pincement au cœur d’émotion pour cette jeunesse enthousiaste et ambitieuse stoppée nette par la Camarde… saloperie de mort !
Que de pages noircies pour quel contentement illusoire ? Inutile babil littéraire qui demeurera dans l’anonymat. Aucune chance qu’il sorte de ces carreaux, à moins d’un acharnement posthume qui ne me regardera plus. Moi qui croyais pouvoir faire carrière dans l’écriture, quelle baudruche !

[Courriel à Claire D.]
Vendredi 31 mai, 16h21
Objet : Bravo !
Une sorte de veinarde tu es !!! Je suis ravi de ces perspectives de détente qui s'offrent à toi... après ce dur labeur. Et sais-tu déjà les contrées qui vont avoir le plaisir de t'accueillir ? Et quel genre d'aventure tu projettes ?
Pour notre entrevue, j'espère que la semaine de juin de ma présence te trouvera encore à Paris...
Et à Lyon, tu y es passé ces derniers mois ?
Curieux, toujours curieux je suis...
Je m'éclipse. A bientôt.

Lundi 3 juin
Ce week-end, ma BB s’est produite avec sa chorale et une autre venue d’Aix-en-Provence. Jolie prestation. Notre relation se poursuit dans la sérénité.

Elo devient vraiment une amie quasi fraternelle. Elle se confie de plus en plus à moi et semble accorder beaucoup d’importance à mes conseils. En partant de chez elle, dimanche après-midi, elle me dit avoir envie de me confier tout cela, car je suis son ami le plus proche, un peu comme son frère. Très touchant que cette relation prenne ce tour.
Après une petite enquête téléphonique (très rapide) je retrouve Aline L., à Paris depuis deux ans après sa séparation avec son mari installé en Angleterre. Je dois dîner avec elle lors de ma semaine parisienne, le 19 juin.

Mardi 4 juin

Le Conflit de 100 ans ?
Ce soir, un Théma sur le conflit israélo-palestinien et ses deux figures de proue antagonistes : Arafat et Sharon. L’inextricable situation devra bien un jour déboucher sur un accord : manque toujours chez l’être humain cette capacité à prendre de la distance par rapport à ses propres intérêts, pour une mise en perspective de l’intérêt global.
La diffusion, ce matin, à six auditeurs en BTS (du centre ressource dont je m’occupe à Forpro) de L’ennemi intime édifie sur la nature humaine et n’incline pas à croire en elle. Echapper à ces dérives collectives, qui me donnent la nausée, explique peut-être mon absence d’attachement amical à des hommes, hormis lorsqu’ils deviennent compagnons d’amies préalables (cas d’Eddy, l’amour de Bonny connue célibataire).
Ma tournée relationnelle déjà évoquée se charge en plus d’une entrevue avec Manon autour d’un verre, ce jeudi à 11h30 au Bar américain. Elle semble avoir déniché le grand amour, ce qui m’enchante.
Plus de contact avec les gens du Nord, et c’est un soulagement. 
Je n’éprouve pas l’once d’un regret, d’une quelconque nostalgie face à mon éloignement. Les apports réciproques ont été largement épuisés.

Jeudi 6 juin
Mon débarquement littéraire dans les contrées littéraires de Paul Léautaud prend forme. Depuis hier, Jean-Pierre M. (spécialiste de Henri Michaud) est (pas encore administrativement) mon directeur de thèse.
Mon objectif littéraire se précise lui sur l’oreiller en ce début de matinée : montrer et démontrer en quoi le Journal littéraire constitue en même temps le creuset où s’élaborent, s’affirment et s’affinent les principes littéraires, moraux, psychologiques et comportementaux d’un homme de lettres, et l’œuvre littéraire d’une vie, dont la cohérence ne résulte pas d’une pause intellectuelle, mais du tracé existentiel de son auteur.
En arrière plan, tentative de restituer au genre diariste toute sa valeur littéraire.
Projet de titre, Le "Journal littéraire" de Paul Léautaud : du creuset à l’œuvre.

Samedi 8 juin, 2h… du mat.
Vu ce soir Manon et son amie Samia, toutes deux adorables, d’abord à l’Amphy, rue de Marseille, un bar dans lequel travaille le fils de Mme S., directrice pédagogique de Forpro ; puis dans l’appartement d’une accointance fêtant son anniversaire. Le caractère grégaire de ces ambiances me gêne toujours, partagé entre l’adaptation au milieu et le rejet systématique.
Mes programmes parisien et londonien se précisent. A Paris, du lundi au vendredi midi, j’aurai l’immense plaisir de retrouver Aurore (enceinte de quatre mois), Elo F. (qui travaille avec sa sœur tout le mois), Sabrina L. (à Rambouillet), Aline L. et Vania C. (et la liste n’est peut-être pas close). Entre ces rendez-vous amicaux et/ou affectifs, je me concentrerai sur la lecture des trois thèses consacrées à un aspect de l’œuvre de Léautaud (ses autoportraits, la question du style et un écrivain en guerre, 39-45). Par ailleurs, je testerai une première prise de contact avec la bibliothèque Doucet pour un accès au manuscrit du Journal littéraire.
Londres, en deux jours, je retrouverai Marianne D. de B. (pas revue depuis au moins trois ans), Manon à nouveau et Flo J., l’ex du Domaine de Tassin. Voyage dense pour le moins.
Haro sur les automobilistes !
L’univers de l’automobile reine et des automobilistes crétinisants et criminels en puissance me révulse de plus en plus : les vitesses excessives en ville, les feux grillés, l’agressivité impunie, les inconséquences pouvant finir en drame humain. Tout cela me conforte dans un dégoût nauséeux.

Dimanche 9 juin
Hier soir, encore une très agréable nuit au Club 30 avec Bonny et Eddy, alors que BB effectuait vaillamment son travail. Amical et de plus en plus affectif avec ce couple.
Je me suis fait allumer par une donzelle à la morphopsychologie très proche d’Elen : le visage (notamment un nez imposant), la poitrine gonflée et une voix disgracieuse. Bonny l’a bien senti et n’appréciait guère ce comportement de glaneuse d’un coup de rein.
Ces deux derniers débuts d’après-midi, je monte deux étages pour sortir tendrement et charnellement BB du sommeil. Un délice.
Après les sens, l’essence littéraire de Léautaud m’attend.
Législative, premier tour ce jour. Toujours pas ma carte d’électeur : aucune volonté de m’associer à cette messe républicaine bien terne.

Lundi 10 juin, 23h50
En début de soirée, appel de Sally pour prendre quelques nouvelles, et surtout être le relais des attentes des gens du Nord. Cette fois, demande de l’épouse de Heïm que je sois présent pour la fête des pères. Elle m’apprend la suite des dérives du fils Hubert à l’égard de Heïm, qu’il ne veut plus laisser son enfant au château, car son père « violerait » tous les petiots de passage. 
Violer n’est pas adéquat, car le viol suppose l’absence de consentement… Appris aussi que le magistrat déjanté aurait repris contact avec Alice pour tenter de neutraliser tout risque face à sa propre tentative de violence sexuelle sur sa sœur. Décidément, le sordide règne dans ces contrées.
J'ai évidemment décliné l'invitation pour cette mascarade très faiblement festive, prétextant de mes engagements par ailleurs (semaine et week-end pris à Paris et à Londres). Même sans cela je n’y serais pas allé. Je trouve incongru de me retrouver parmi ces gens, que j’ai certes adorés, mais dont je ne partage plus du tout les perspectives existentielles. L’hypocrisie, ou le coup d’éclat, s’immiscerait nécessairement. Pas de temps à perdre avec ces ambiances trop longtemps supportées. Plus mon monde, définitivement !
Je ne leur veux aucun mal, je serai présent pour des situations exceptionnelles (comme l’enterrement de l’un d’entre eux), mais nos chemins se sont séparés et le rapport filial n’est plus.
Ce soir, un débat télévisuel Fabius contre Douste-Blazy. Vers la fin, intervention percutante de Nicolas Hulot qui met en exergue les vrais problèmes prioritaires pour la survie de l’humanité. D’un coup, les échanges des deux politiques sur les problèmes nationaux semblent autant de baudruches rhétoriques. Juste après les réponses ou réflexions sur les propos de Hulot, la journaliste, selon un déroulement programmé à l’avance, aborde le sujet du match de football France-Danemark du lendemain matin. Le petit film sur la victoire de 98 et la situation actuelle paraît ridicule et déplacé après des propos alarmistes, mais justes, de N. Hulot. Aller dans le sens du bon pôple : voilà la plaie de ce système politique où (comme l’a reconnu l’un des deux élus présents) l’horizon des élections ne peut correspondre à l’horizon environnemental, et pourtant c’est de ce dernier que dépend tout le reste.

Mardi 11 juin
La connerie populaire dans toute sa profondeur avec des retournements de sentiment lorsque le vent tourne.

Lundi 24 juin
Une semaine parisienne suivie d’un week-end à Londres ne m’a pas laissé le soin de saisir sur le vif les impressions, les entrevues et les pérégrinations.

Côté studieux, la lecture, plus ou moins rapide, de deux thèses consacrées à Léautaud (à Paris IV et VII) : l’une sur le style de l’écrivain, l’autre sur une tranche de son J.L. par le biais thématique. J’ai débuté cette investigation universitaire à Paris III par la découverte d’une thèse intitulée L’écrit des jours sur le genre diariste à travers quelques cas particuliers (curieusement, Léautaud n’y est pas cité). Grâce à l’ordinateur portable offert par Shue, j’ai pu saisir directement les passages et références sélectionnés. Par le biais du prêt interuniversitaire, je lirai les quatre ou cinq autres sur Léautaud pour mieux pouvoir délimiter l’angle de mon approche.
Côté relationnel, multiplication des entrevues amicales. Aurore le lundi midi : enceinte de quatre mois, elle me présente, au cours d’un déjeuner exprès (après une longue marche pour atteindre le traiteur asiatique), son compagnon d’origine grecque qui semblait à moitié content de me rencontrer. Elle semble épanouie, mais ce cadre triangulaire ne lui a pas permis son épanchement habituel. Curieuse impression de savoir enceinte celle qui a été mon premier amour (de nature platonico-passionnelle), mais pas une once de jalousie. Plutôt une émotion due au temps qui a passé.
Le soir de ce lundi, dîner sur la terrasse en hauteur du restaurant Le Totem (découvert grâce à Shue, lors de notre premier dîner, en 1996, suivi d’une promenade intense en attirance réciproque) avec la toujours plus complice Elo. Notre amitié est des plus profonde et des plus pétillante. Un ravissement pour moi que ce tête-à-tête enflammé, nos rimes croisées et cette confiance qu’elle m’accorde. Je me sens comme un grand frère affectif.
Le lendemain midi, je la retrouve pour une sandwich-party avec trois jeunes femmes qui travaillent avec elle, sur la pelouse du jardin face à l’immeuble qui abrite l’Ecole d’Assas, détenue par des collatéraux d’Elo.
Le mardi soir je rejoins, place de la Contrescarpe, Vania C. Copine de droit en TD de relations internationales, puis amie suivie à partir du développement de ses divers soucis (familiaux, sentimentaux et professionnels), je l’avais un peu délaissé ces derniers mois (voire années). Elle me révèle d’ailleurs ne pas du tout avoir apprécié la teneur de notre dernier et très bref entretien téléphonique : j’aurais ri de façon sarcastique après m’être fait confirmer qu’elle cumulait toujours des rondeurs mal assumées et que le désert sentimental perdurait. Sans doute une grosse gourde psychologique de ma part. Une soirée bien agréable où j’ai pu reprendre le fil de ses ennuis qui persistent dans les domaines précités. Même ce qui devrait apporter une note positive se transforme en cauchemar : ainsi son achat d’un 70m2 près de la rue Mouffetard, des travaux qui n’en finissent pas depuis un an et demi et des voisins qui n’apprécient guère les effets secondaires de ces interventions sur l’immeuble. Sa mère en phase gravissime d’alcoolisme, ses kilos qui l’ennuient toujours (bien qu’elle ait perdu depuis notre dernière entrevue) et un cabinet d’avocats qu’elle veut fuir (dirigé par le médiatique, mais fou furieux, A. Benssoussan).
(A suivre)

Mardi 25 juin
Le mercredi soir, je retrouve Aline L., perdue de vue depuis son mariage, en 1997 ou 1998, qui n’aura duré que six mois. Avocate dans les quartiers chics de Paris, avenue Hoche, elle vit avec un Québécois. Grand plaisir de la revoir, j’essaye de mieux la connaître et d’instaurer une vraie complicité amicale. Nous évoquons ensemble le temps du lycée et de ma réserve hautaine dans mon rapport aux autres.
A Londres, retrouvailles avec Marianne pas vue depuis six ans. Elle vit en concubinage avec Matt, grand gaillard anglais, et ne semble pas très optimiste sur sa relation. Malgré cela, elle part en septembre avec lui pour un tour du monde sur un an et demi. Visite du cœur de la ville et moments plaisants en leur compagnie.
Vu Florence J. rapidement dimanche : état psychologique très bas après sa récente rupture sentimentale. Elle ne pense pas prolonger son installation après décembre.

Mercredi 26 juin
Premier week-end parisien avec ma BB présentée à maman, Jean et mes frères (papa, Anna et les deux petits la connaissent déjà). Très bon contact, elle est appréciée par toute la famille. Je tiens profondément à elle.

Reçu un courrier de Marie C., la jeune auteur de 19 ou 20 ans, amie de la sœur de BB, qui avait souhaité avoir un avis littéraire sur quelques nouvelles d’une personne avertie dans le domaine et ne la connaissant pas. Elle me remercie d’avoir passé du temps sur ses écrits et témoigne, avec une très fine intelligence et une maturité rare, des difficultés rencontrées et des déficiences occasionnées. Je sens qu’un vrai lien pourrait naître avec elle.
Je renoue avec les après-midi au parc de la Tête d’Or. Le farniente à l’affût des regards complices, le volume XVI du JL de PL parcouru, et ce bloc-notes (supplément portable du grand format) rempli épisodiquement. En face, deux jeunes mères de famille fumaillent avec des accents de voix pas très féminins. Cela ne me rebuterait pas pour une furtive défonce sexuelle. L’une fine, châtain, au string dépassant légèrement à l’arrière de son jean (une mode venue de Londres) alors que l’autre, blonde sensuelle, un peu plus potelée, laisse voir une petite culotte blanche beaucoup plus simple, mais non moins excitante à enlever. La fine, en passant près de moi pour aller dire quelque chose à son fils, présente un percing à son nombril, le ventre bien plat. Objets de désir sexuel, je les réunirais bien pour une vraie défonce tous azimuts. Bien classique fantasme (assouvi timidement en 96 ou 97 avec Sandre et Marilyn) qui reste vivace. Les écoutant, j’apprends que la fine (beaucoup plus féminine dans sa voix) est célibataire ; ses regards appuyés et son sourire complice ne laissent aucun doute sur son désir que je l’aborde. Je ne cède pas.

Jeudi 27 juin
Demain, départ pour Arles avec BB, week-end en amoureux chez sa sœur. Première baignade estivale à l’horizon.
Aller au château d’Au, le premier week-end d’août, me partage : attirance affective, mais appréhension 
de retrouver les mêmes tics existentiels, les mêmes monomanies intellectuelles… Je ne souhaite évidemment pas exposer dans tous les détails mon ressenti par rapport à la vie passée partagée. Cela ne servirait qu’à rendre Heïm un peu plus malheureux, ce que je ne cherche pas. S’en tenir à cette parenthèse affective avec ce qu’elle peut apporter de bon : voilà le seul objectif qui, j’espère, est réciproque. En cas contraire, cela constituerait ma dernière visite.

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